En préalable à toute rééducation, j’effectue un bilan qui me permet de prendre toute la mesure des difficultés d’écriture de l’enfant.
Ce bilan très complet est basé sur les éléments suivants :
– une anamnèse complète : renseignements sur les antécédents de santé de l’enfant, sur son rapport à l’école, sur son ressenti face à son écriture…,
– une observation attentive de l’enfant en train d’écrire : posture, préhension du stylo, attitude générale…,
– des tests de vitesse pour situer son niveau d’écriture par rapport à la moyenne des enfants de son âge,
– un test alphabétique et numérique pour évaluer sa connaissance des lettres et des chiffres, sa maîtrise des formes scripturales et sa motricité fine,
– un test de rédaction de quelques lignes, la « Lettre à l’ami », pour observer sa relation à l’écrit,
– un test de copie de texte pour évaluer sa vitesse et sa qualité de copie par rapport à la moyenne des enfants de son âge,
– un test de vision pour évaluer l’efficacité de sa vision de près et déceler la présence éventuelle de troubles oculo-moteurs,
– un test orthographique et de lecture (ROC),
– des tests de kinésiologie éducative (Brain Gym), visant à évaluer globalement sa coordination droite-gauche et l’activation simultanée des deux hémisphères de son cerveau,
– une cotation de dysgraphie et une cotation des items génétiques de dysgraphie (échelles D et E d’Ajuriaguerra), basées sur l’analyse de la « Lettre à l’ami ».
L’objectif de tous ces tests est d’identifier de façon précise la problématique de l’enfant et la marche à suivre pour y remédier.
Pourquoi toutes ces investigations pour un « simple » problème d’écriture ?
Parce que justement, un problème d’écriture n’est pas toujours forcément simple !
La graphothérapie ne se contente pas de constater et traiter une déficience graphique : elle considère l’enfant dans sa globalité et son environnement, et elle cherche à découvrir les interférences qui agissent sur la difficulté de la relation à l’écrit, bien au-delà de l’écriture seule.
En effet, une « mauvaise » écriture est toujours un symptôme : il s’agit de savoir de quoi avant de démarrer une rééducation, faute de quoi celle-ci pourrait risquer de ne pas apporter le résultat espéré.
Un trouble de l’écriture peut par exemple découler d’un trouble « dys » (dyslexie, dyspraxie, dysorthographie, dyscalculie…), d’un TDA/H (Trouble de l’attention avec ou sans hyperactivité), de problèmes de vision (convergence, accommodation, coordination œil-main…)… etc.
Les enfants intellectuellement précoces (EIP), dits aussi enfants à haut potentiel (HP), ont également la plupart du temps de gros soucis d’écriture, pour de multiples raisons dues à leur spécificité.
L’anamnèse et les tests des fonctions cognitives permettent au graphothérapeute de soulever d’éventuelles suspicions d’autres troubles à l’origine des difficultés d’écriture. Ainsi, s’il le faut, il peut orienter les parents vers le ou les professionnels compétents (orthophoniste, psychomotricien, orthoptiste ou optométriste, psychopédagogue, neuropsychologue, ergothérapeute…), avec lesquels il agira en synergie.
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